

Première vague de chaleur de 2025, l'ouest de la France en alerte orange
Avec des températures supérieures à 35°C, la France subit vendredi sa première vague de chaleur de l'année 2025, selon Météo-France, qui a placé en vigilance orange canicule 16 départements majoritairement situés dans l'Ouest, avant un pic attendu samedi sur l'ensemble du pays.
Soleil de plomb, touffeur persistante et nuits inhabituellement chaudes... De la Bretagne au Poitou-Charentes en passant par la vallée de la Loire ou le sud de l'Occitanie, le thermomètre doit atteindre 36°C à 38°C vendredi après-midi, soit une dizaine de degrés de plus que les normales de saison, souligne l'institut météorologique.
Quatorze départements de l'Ouest, de la Manche à la Charente-Maritime et du Morbihan à l'Indre-et-Loire, ont été placés en vigilance orange canicule ("soyez très vigilant") à compter de vendredi midi, de même que le Rhône et l'Isère dans le Centre-Est.
Une trentaine d'autres départements sont en vigilance jaune ("soyez attentifs") et deux sont en vigilance orange pour les feux de forêt (Aude et Bouches-du-Rhône).
Un peu partout en France, écoles, maisons de retraite, collectivités et entreprises doivent s'adapter.
Des baisses de production sont possibles dans le parc nucléaire, notamment sur le site de la centrale de Bugey (Ain), en raison des températures élevées du Rhône, qui refroidit l'installation, a ainsi prévenu jeudi EDF.
A Niort (Deux-Sèvres), les éboueurs de l'agglomération, en conflit avec leur hiérarchie concernant le port du short en période estivale, jugé par la direction non conforme aux règles de sécurité, ont exceptionnellement obtenu de pouvoir le porter vendredi et lundi, selon la CGT.
"Quand le soleil tape comme ça, il faut la casquette, c'est obligatoire. Donc le confort du short n'est pas négligeable", a déclaré à l'AFP Mickaël Billy, représentant du syndicat.
- Réverbération -
"A partir de 10 heures, c'est compliqué, on ressent bien ce phénomène de chaleur, l'air chaud du camion, les moteurs qui tournent, la réverbération au niveau du bitume...", fait valoir le délégué.
A Pau, les tournées de ramassage effectuées habituellement l'après-midi ont été décalées en soirée ou début de nuit ; Angoulême a adapté les horaires de ses déchetteries.
Et à Bordeaux, des écoles ont annulé ou adapté leurs sorties scolaires, tandis que la préfecture a appelé à la vigilance les dizaines de milliers de participants de "Bordeaux fête le vin", manifestation organisée sur les quais de la ville de jeudi à dimanche.
Cette chaleur est provoquée par le blocage d'un anticyclone sur la France. Une dépression d'altitude sur l'Atlantique va faire remonter des masses d'air chaud présentes sur la péninsule ibérique.
A partir de samedi, je sais que ce sera invivable", anticipe Aurélie, étudiante de 28 ans, vivant à Rennes. "On va aller à la plage."
Après une nuit très douce, un pic de chaleur va concerner samedi une large moitié Ouest avec 35 à 38°C, localement 39°C du Val de Loire à l'Occitanie. En ce jour de fête de la musique, les fortes chaleurs s'étendront au nord de la Loire jusqu'au Bassin parisien et vers l'Est, mais aussi de l'autre côté de la Manche en Angleterre.
Un refroidissement sur la façade Ouest est attendu à partir de dimanche.
- "Précocité et intensité" -
"Cette vague de chaleur est remarquable par sa précocité, mais également par son intensité, surtout pour les régions de l'Ouest, puisqu'elle commence un 19 juin, avant le solstice d'été", analyse pour l'AFP Tristan Hamm, prévisionniste de Météo-France.
C'est la 50e vague de chaleur recensée par l'établissement public depuis 1947, et l'une des plus précoces.
Les trois précédentes vagues de chaleur ayant commencé avant le début formel de l'été, le 21 juin, se sont toutes produites au XXIe siècle, une fréquence qui "s'inscrit dans cette logique du réchauffement climatique", selon Météo-France.
"Avec un climat qui se réchauffe, on doit s'attendre à des vagues de chaleur en moyenne qui peuvent être plus précoces, qui seront plus longues et plus intenses", relève Tristan Hamm.
La France métropolitaine s'est déjà réchauffée d'au moins 1,7°C par rapport à l'ère pré-industrielle, avant la combustion massive du charbon, du pétrole et du gaz, et les pouvoirs publics se préparent à un réchauffement de 4°C d'ici la fin du siècle.
K.Marchand--PP