Petit Parisien - Colère agricole: la mobilisation diminue mais le Sud-Ouest et le Nord persévèrent

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Colère agricole: la mobilisation diminue mais le Sud-Ouest et le Nord persévèrent
Colère agricole: la mobilisation diminue mais le Sud-Ouest et le Nord persévèrent / Photo: Christophe ARCHAMBAULT - AFP

Colère agricole: la mobilisation diminue mais le Sud-Ouest et le Nord persévèrent

La mobilisation des agriculteurs, opposés notamment à la politique gouvernementale d'abattage massif des bovins en cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC), a reflué dimanche, malgré une action dans la soirée à la frontière franco-belge.

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Selon des chiffres fournis par le ministère de l'Intérieur en début de soirée, 23 actions mobilisant 720 personnes ont été comptabilisées dimanche, essentiellement dans le Sud-Ouest, contre 50 actions samedi, 93 vendredi, 110 jeudi et 80 mercredi.

Dimanche à partir de 22H00, à l'appel notamment de la Confédération paysanne, plusieurs dizaines de personnes ont bloqué l'autoroute A2/E19 à la frontière franco-belge, dans le sens Mons-Valenciennes, à l'aide de ballots de paille posés en travers de la route, a constaté l'AFP.

Plusieurs centaines de camions et de voitures se sont rapidement trouvés bloqués, devant passer par un barrage filtrant ouvert peu avant 23H00 sur une aire d'autoroute attenante. Les agriculteurs présents y expliquaient leurs revendications aux automobilistes, auxquels ils distribuaient café et soupe au butternut.

Cette action, menée "en soutien aux éleveurs et éleveuses de France touchés par la DNC", a également visé à dénoncer l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur, a expliqué à l'AFP Benjamin Serra, maraîcher et organisateur du blocage.

L'autoroute bloquée est "un gros point de passage de matières qui viennent des ports de Rotterdam, d'Anvers", a-t-il rappelé.

Pour l'essentiel, les autres mobilisations de dimanche se sont concentrées dans le Sud-Ouest.

La circulation sur l'A63 près de Bordeaux, sur l'A64 entre Toulouse et Bayonne ou encore sur l'A75 en Lozère était toujours coupée dimanche à 23H00 selon Bison Futé, après plusieurs jours de manifestations agricoles dans toute la France.

Dans la soirée, le blocage de la RN20 Toulouse-Andorre à Tarascon-sur-Ariège a été levé après dix jours de mobilisation, a indiqué la Confédération paysanne de l'Ariège, promettant de nouvelles "actions" malgré les appels du gouvernement à une "trêve de Noël".

À Cestas, au sud de Bordeaux, la Coordination rurale de Gironde (CR33) a annoncé dimanche soir le maintien du barrage établi depuis une semaine sur l'A63. Une bretelle a cependant été rouverte samedi pour permettre aux vacanciers d'enjamber le barrage dans le sens Nord-Sud.

 

À Carbonne (Haute-Garonne), le barrage de l'A64 a atteint son dixième jour. "On est nombreux, c'est plus facile en se relayant", a déclaré à l'AFP Benjamin Roquebert, éleveur à Capens, qui dit pouvoir "tenir longtemps".

La Coordination rurale et la Confédération paysanne, opposées à la stratégie mêlant abattages massifs et vaccination contre la dermatose, n'ont pas appelé à la levée des blocages. Les sections départementales sont libres de continuer le mouvement, selon la CR.

Dans La Tribune Dimanche, quatre anciens ministres de l'Agriculture, dont Michel Barnier, ont pour leur part affirmé soutenir l'abattage total dès la détection d'un cas, avertissant contre la "division" ou des mesures guidées par "l'émotion".

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a assuré samedi soir qu'environ 50% du cheptel ariégeois était désormais vacciné contre la dermatose, 70% dans l'Aude et 100% dans les Pyrénées-Orientales, trois départements ayant recensés des cas et par conséquent prioritaires pour la vaccination.

Selon les chiffres du Premier ministre, à peine une vache sur cinq a été vaccinée sur les dix départements concernés dans le Sud-Ouest.

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H.Lecomte--PP