Petit Parisien - Au G7, Trump maintient la pression sur l'Iran

Paris -
Au G7, Trump maintient la pression sur l'Iran
Au G7, Trump maintient la pression sur l'Iran / Photo: Ben Sheppard - AFP

Au G7, Trump maintient la pression sur l'Iran

Donald Trump a une nouvelle fois exhorté lundi l'Iran à négocier "avant qu'il ne soit trop tard", pendant le sommet du G7 au Canada où les dirigeants s'efforceront de parler d'une seule voix pour une "désescalade" dans la guerre avec Israël.

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Le président américain a affirmé que les Iraniens "voudraient parler", tout en jugeant que l'Iran n'était "pas en train de gagner cette guerre" et qu'au contraire cela "se passait très bien pour Israël", au quatrième jour d'un conflit qui ne cesse de s'intensifier.

Les autres dirigeants du G7 tâcheront de trouver un terrain d'entente avec Donald Trump, grand adepte du cavalier seul diplomatique, sur deux autres sujets minés: la guerre en Ukraine et le commerce.

L'hôte de la réunion, le Premier ministre canadien Mark Carney, veut éviter un étalage au grand jour des divisions entre les représentants de sept des principales démocraties industrialisées: Allemagne, Royaume-Uni, Canada, Etats-Unis, France, Italie et Japon.

Sa volonté de contenir autant que possible Donald Trump est apparue pendant une rencontre bilatérale.

Le dirigeant canadien s'est interposé pour mettre fin à une véritable conférence de presse dans laquelle s'était embarqué le toujours volubile président américain, disant vouloir "jouer (son) rôle de président du G7".

- "Consensus" -

Même si Mark Carney a affirmé que le commerce était le "premier sujet" du sommet, le conflit entre Israël et Iran plane sur l'agenda alors que Téhéran a promis lundi de continuer à frapper Israël après des attaques qui ont visées la télévision d'Etat.

"Je pense qu'il existe un consensus en faveur d'une désescalade" parmi les dirigeants rassemblés dans les Rocheuses canadiennes (ouest), a espéré le Premier ministre britannique Keir Starmer.

"Nous ferons une proposition visant à rédiger un communiqué final sur ce sujet", a pour sa part annoncé le chancelier allemand Friedrich Merz.

Le conflit sera discuté en soirée pendant une réunion de travail sur la sécurité internationale, a fait savoir une source diplomatique canadienne, en tempérant quelque peu les attentes.

Il est faux de dire qu'il existe à ce stade une déclaration commune (sur Israël et l'Iran) qui obtiendrait un oui ou un non définitif de la part des dirigeants, selon cette dernière.

Rédiger une prise de position commune sera une tâche délicate, avec un Donald Trump notoirement impatient face aux longues tractations multilatérales.

Ce dernier oscille entre laisser-faire face à l'offensive israélienne et appels à une reprise des négociations diplomatiques avec Téhéran. Il n'a pas non plus fermé la porte à une implication américaine directe.

- Ukraine -

Il sera tout aussi difficile pour les dirigeants du G7 de s'accorder sur la guerre en Ukraine, déclenchée par l'invasion russe de février 2022.

Les Européens appellent à durcir les sanctions contre la Russie et en particulier contre les ventes de pétrole russe, quand Donald Trump continue au contraire à vanter sa proximité avec Vladimir Poutine.

Lundi, le président américain a par exemple dit une nouvelle fois que cela avait été une "erreur" d'expulser la Russie de ce qui était alors le G8 suite à l'annexion de la Crimée.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, également attendu au Canada, a dit vouloir parler avec Donald Trump de l'achat par Kiev de matériel militaire à Washington.

- Commerce -

La guerre commerciale lancée par le président américain est un autre sujet de tensions.

Les dirigeants de nombreux autres pays bousculés par l'agenda "L'Amérique d'abord" du milliardaire de 79 ans ont été invités, notamment ceux d'Inde, du Mexique, d'Afrique du Sud et d'Australie.

En imposant des taxes d'au moins 10% sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis, le président américain a remis en cause les principes du commerce international et menacé le monde d'un ralentissement économique général.

Le sujet est éminemment sensible pour le Canada, confronté en plus aux déclarations répétées de Donald Trump sur une annexion du pays.

Le président américain a souligné lundi, pendant sa rencontre avec Mark Carney, que tous deux avaient une "approche différente" sur un possible accord commercial.

Il a redit son attachement aux taxes douanières, un outil "simple", "précis" et qui "va vite", ajoutant que Mark Carney avait pour sa part une idée "plus complexe mais également très bonne".

H.Guyot--PP