Petit Parisien - Zelensky et Trump parlent défense antiaérienne après une attaque russe de drones record

Paris -
Zelensky et Trump parlent défense antiaérienne après une attaque russe de drones record
Zelensky et Trump parlent défense antiaérienne après une attaque russe de drones record / Photo: OLEKSII FILIPPOV - AFP

Zelensky et Trump parlent défense antiaérienne après une attaque russe de drones record

Le président Volodymyr Zelensky a affirmé vendredi s'être mis d'accord avec Donald Trump, au cours d'une conversation téléphonique, sur la nécessité de "renforcer la protection" du ciel ukrainien après l'attaque russe de drones la plus importante depuis le début de l'invasion en février 2022.

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De son côté, le Kremlin a estimé qu'il n'était "pas possible" pour l'instant d'"atteindre" ses objectifs en Ukraine par la voie diplomatique, sous-entendant ainsi une poursuite des combats et des attaques face à un adversaire en difficulté sur le front.

A l'issue de sa discussion "approfondie" avec son homologue américain, notamment "sur les possibilités en matière de défense antiaérienne", Volodymyr Zelensky a annoncé qu'ils étaient "convenus de travailler ensemble pour renforcer la protection" de l'espace aérien de l'Ukraine.

- "Aucun progrès" -

Le chef de l'Etat ukrainien n'a toutefois pas donné plus de précisions, à un moment où les villes de son pays continuent de subir les frappes russes face au manque de systèmes de défense antiaérienne pour couvrir efficacement l'ensemble du territoire.

La veille, Donald Trump avait parlé au téléphone avec Vladimir Poutine, une conversation qui s'était une nouvelle fois terminée sans annonce importante en vue d'un règlement du conflit.

Preuve de l'impasse dans laquelle se trouvent les pourparlers de paix malgré leur reprise en mai, le président américain a avoué jeudi n'avoir fait "aucun progrès" pendant son entretien avec M. Poutine. Le troisième cycle de pourparlers directs entre Russes et Ukrainiens n'a d'ailleurs toujours pas été annoncé, un mois après une dernière réunion peu fructueuse en Turquie.

Vladimir Poutine exige toujours que l'Ukraine cède quatre régions, en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu'elle renonce à rejoindre l'Otan. Des conditions inacceptables pour l'Ukraine, qui demande le retrait des troupes russes.

Moscou "ne renoncera pas" à atteindre ces objectifs, a répété à Donald Trump le président russe. "Tant que cela ne semble pas possible, nous poursuivons l'opération militaire spéciale" en Ukraine, a embrayé vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

- "Nuit brutale" -

En parallèle, l'armée russe continue de bombarder l'Ukraine. Au cours de la nuit, elle a envoyé 550 engins, dont 539 drones et des missiles, en particulier contre Kiev, selon l'armée de l'air ukrainienne.

"La nuit a été blanche et brutale", a déploré M. Zelensky, les secours faisant état d'au moins un mort et de 26 blessés, dont un enfant.

Selon le porte-parole de l'armée de l'air ukrainienne, Iouri Ignat, il s'agissait du "plus grand nombre" de drones jamais utilisé en une seule attaque par la Russie depuis 2022.

L'Ukraine a revendiqué avoir neutralisé 478 de ces engins, l'armée russe assurant quant à elle avoir touché un aérodrome militaire et une raffinerie de pétrole.

Des dizaines d'incendies se sont déclarés à la suite de ces bombardements, notamment dans la capitale ukrainienne. Un bâtiment de l'ambassade de Pologne a été endommagé, d'après Varsovie.

Face à ces frappes massives russes qui se multiplient, l'Allemagne a dit mener d'"intenses discussions" sur des éventuels achats qu'elle pourrait faire aux Etats-Unis de systèmes antiaériens Patriot pour les donner à Kiev, qui les réclame, en vain, à Donald Trump.

Washington avait annoncé plus tôt cette semaine une pause dans la livraison à l'Ukraine de certaines armes et munitions, y compris pour les Patriot, des systèmes coûteux et modernes.

- "Jamais rien vu de tel" -

Timour, un habitant de Kiev, a raconté à l'AFP être descendu dans sa cave avec le reste des résidents de son immeuble pour se protéger des bombardements.

"Nous n'avions jamais rien vu de tel auparavant. Il n'y avait jamais eu autant d'explosions. C'était l'attaque la plus violente depuis que je vis ici", a-t-il témoigné.

Dans les territoires occupés par la Russie, quatre personnes ont été tuées vendredi dans une frappe ukrainienne sur Donetsk (est), d'après les autorités locales installées par Moscou.

Face au désengagement apparent américain, les Européens continuent, de leur côté, d'afficher leur soutien à l'Ukraine, malgré des capacités industrielles militaires limitées.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chef de l'Etat français Emmanuel Macron doivent co-présider jeudi prochain une réunion des pays "volontaires" pour un renforcement de la défense du territoire ukrainien.

En attendant, les forces russes, qui avancent sur le front, ont revendiqué vendredi la prise d'une nouvelle localité dans l'est de l'Ukraine, le village de Predtetchyné, situé aux portes de la forteresse ukrainienne de Kostiantynivka.

Kiev et Moscou ont par ailleurs annoncé avoir procédé dans la journée à un nouvel échange de prisonniers, sans toutefois préciser combien de personnes avaient été libérées dans cette opération.

N.Rolland--PP