Petit Parisien - Israël cible le Hamas au Qatar, les Etats-Unis critiquent l'attaque

Paris -
Israël cible le Hamas au Qatar, les Etats-Unis critiquent l'attaque
Israël cible le Hamas au Qatar, les Etats-Unis critiquent l'attaque / Photo: Jacqueline PENNEY - AFP

Israël cible le Hamas au Qatar, les Etats-Unis critiquent l'attaque

Israël a annoncé avoir ciblé mardi des responsables du Hamas dans des frappes à Doha, mais le mouvement islamiste palestinien a assuré que ses négociateurs visés avaient survécu tout en faisant état de six morts dans l'attaque, la première du genre au Qatar.

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Alliée du Qatar et d'Israël, l'administration américaine, qui a été notifiée "par l'armée américaine" a critiqué l'attaque. La frappe au Qatar a rendu le président Donald Trump "très mal à l'aise" même si "éliminer le Hamas" est "un but louable", a indiqué la Maison Blanche.

Le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, a démenti avoir été prévenu à l'avance des frappes israéliennes par les Etats-Unis. "L'appel d'un responsable américain a eu lieu alors que les explosions étaient entendues à Doha", ont affirmé les Affaires étrangères.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, Israël a tué plusieurs chefs et hauts responsables du mouvement dans le territoire palestinien, en Iran et au Liban.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré avoir ordonné les frappes après un attentat, revendiqué par le Hamas, qui a fait six morts lundi à Jérusalem-Est.

"L'armée et le service de sécurité intérieure (Shin Bet) ont mené une frappe ciblée contre les membres de la direction de l'organisation terroriste Hamas", selon un communiqué militaire.

- Six morts dans l'attaque -

Un responsable du Hamas ayant requis l'anonymat a affirmé que l'attaque avait "ciblé une réunion des négociateurs du Hamas à Doha, où ils discutaient de la proposition du président Trump pour un cessez-le-feu à Gaza".

Ni le gouvernement Netanyahu, ni l'armée israélienne n'ont mentionné le sort des responsables du Hamas visés.

Mais le mouvement palestinien a affirmé que "l'ennemi n'avait pas réussi à assassiner les membres de la délégation en charge des négociations".

Il a néanmoins, dans un communiqué, fait état de six morts dans l'attaque -le fils du négociateur en chef du Hamas Khalil al-Hayya, le chef de son bureau et trois gardes du corps, ainsi qu'un policier qatari.

"Le fait de prendre pour cible les négociateurs au moment même où ils discutent de la dernière proposition de Trump, confirme que Netanyahu et son gouvernement ne souhaitent parvenir à aucun accord et cherchent délibérément à faire échouer les efforts internationaux, sans se soucier de la vie de leurs prisonniers (otages, ndlr)", a affirmé le Hamas.

Il a réitéré ses exigences en vue d'un cessez-le-feu: "l'arrêt immédiat des agressions contre notre peuple, le retrait complet de l'armée d'occupation (israélienne) de la bande de Gaza, un véritable échange de prisonniers (otages contre prisonniers palestiniens)" et l'augmentation de l'aide humanitaire.

Des demandes rejetées par Israël qui veut détruire le Hamas, le chasser de Gaza et prendre le contrôle sécuritaire de l'ensemble du territoire palestinien.

- "Inquiétude" pour les otages -

Après les frappes, M. Netanyahu a affirmé: "Israël a accepté les principes, la proposition avancée par le président Trump pour mettre fin à la guerre, à commencer par la libération immédiate de tous nos otages. Si la proposition est acceptée (par le Hamas), la guerre peut prendre fin immédiatement".

M. Trump a indiqué dimanche avoir adressé un "dernier avertissement" au Hamas pour un retour des otages. "Les Israéliens ont accepté mes conditions. Il est temps pour le Hamas d'accepter également. J'ai averti le Hamas des conséquences en cas de refus", a-t-il dit.

Les détails de ce plan n'ont pas été annoncés officiellement.

Le Forum des familles d'otages a dit, lui, son "inquiétude" pour les captifs retenus à Gaza après les frappes à Doha.

Plusieurs pays arabes, la Turquie, et la France ont condamné les frappes israéliennes à Doha.

"Toutes les parties doivent travailler pour permettre un cessez-le-feu permanent (à Gaza), pas pour le détruire", a dit le patron de l'ONU Antonio Guterres.

En riposte à cette attaque, le gouvernement Netanyahu a juré de détruire le Hamas, et son armée a lancé une offensive d'envergure qui a dévasté la bande de Gaza, fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire.

N.Rolland--PP