

Le procès de Bolsonaro "n'était pas une chasse aux sorcières", selon Lula
Le procès de l'ancien président d'extrême droite brésilien Jair Bolsonaro "n'était pas une chasse aux sorcières", a assuré dimanche l'actuel chef de l’État brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, en réponse aux critiques de son homologue américain Donald Trump.
Dans sa première réaction après la condamnation à 27 ans de prison de son opposant, Lula s'est dit "fier de la Cour suprême du Brésil pour sa décision historique" et a affirmé, dans une tribune publiée par le quotidien américain New York Times, que "ce n'était pas une chasse aux sorcières".
Le président Trump a qualifié cette semaine la condamnation de Jair Bolsonaro à 27 ans de prison de "très surprenante".
Lula a intitulé son texte : "La démocratie et la souveraineté du Brésil ne sont pas négociables".
Il est confronté à une crise diplomatique avec les États-Unis en raison du procès contre M. Bolsonaro, principal dirigeant de la droite et de l'extrême droite au Brésil et proche allié de Donald Trump.
Le président américain a puni le Brésil en lui imposant des droits de douane de 50%, parmi les plus élevés au monde, sur une grande partie de ses produits.
Plusieurs magistrats de la Cour suprême brésilienne font également l'objet de sanctions de la part de Washington pour leur gestion de l'affaire Bolsonaro.
L'ancien président, âgé de 70 ans, a été condamné cette semaine pour avoir dirigé un complot infructueux visant à empêcher l'investiture de Lula, qui l'a devancé aux élections de 2022.
"Le jugement est le résultat de procédures menées conformément à la Constitution brésilienne de 1988, promulguée après deux décennies de lutte contre une dictature militaire", a poursuivi Lula dans ce texte publié en anglais.
"Des mois d'enquête (...) ont révélé des plans visant à m'assassiner, ainsi que le vice-président et un juge de la Cour suprême", a-t-il ajouté. "Les autorités ont également découvert un projet de décret qui aurait effectivement annulé les résultats des élections de 2022."
"Lorsque les Etats-Unis tournent le dos à une relation vieille de plus de 200 ans, comme celle qu'ils entretiennent avec le Brésil, tout le monde y perd", a ajouté Lula. "Président Trump, nous restons ouverts à toute négociation susceptible d'apporter des avantages mutuels. Mais la démocratie et la souveraineté du Brésil ne sont pas négociables".
Donald Trump, pour sa part, a déclaré après la condamnation de M. Bolsonaro que ce procès "rappelle vraiment ce qu'ils ont essayé de me faire", en référence à ses propres problèmes judiciaires après la prise du Capitole à Washington par ses partisans, le 6 janvier 2021.
La justice brésilienne a tenu l'ancien président pour responsable d'avoir incité à l'émeute du 8 janvier 2023 contre les sièges des pouvoirs publics à Brasilia.
Jair Bolsonaro se dit victime de "persécution" et sa défense a annoncé qu'il ferait appel du jugement de la Cour suprême, y compris devant les instances internationales.
L'ancien président est actuellement en détention préventive à son domicile à Brasilia, dont il a été autorisé pour la première fois à sortir dimanche pour un traitement médical.
La Cour suprême a également imposé à l'ancien président une interdiction de s'exprimer sur les réseaux sociaux, estimant qu'il les a utilisés pour entraver la justice.
La Cour suprême doit examiner les recours déposés par la défense de M. Bolsonaro avant d'éventuellement l'envoyer en prison.
L'ancien président pourrait demander à purger sa peine à domicile, invoquant son état de santé santé.
I.Chauvin--PP