Petit Parisien - Le XV de France contraint de miser sur des "bleus" face aux All Blacks

Paris -
Le XV de France contraint de miser sur des "bleus" face aux All Blacks
Le XV de France contraint de miser sur des "bleus" face aux All Blacks / Photo: DAVID ROWLAND - AFP

Le XV de France contraint de miser sur des "bleus" face aux All Blacks

Des novices en abondance pour défier la Nouvelle-Zélande: à l'image de l'ouvreur Joris Segonds, huit joueurs devraient faire leur début avec le XV de France samedi contre les All Blacks, selon la composition d'équipe annoncée jeudi par le sélectionneur Fabien Galthié.

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Segonds, 28 ans, dont le jeu au pied est un des principaux points forts, est l'un des cinq joueurs sans aucune sélection titulaires pour affronter les triples champions du monde (1987, 2011, 2015), à Dunedin, pour le premier des trois test-matches prévus. Trois autres néophytes seront sur le banc.

"Il a enchaîné deux demi-finales de Top 14 dans deux clubs différents. C'est sa troisième tournée avec nous, c'est son heure. Il a quand même un certain vécu avec nous, même s’il n’a pas été capé", a estimé Fabien Galthié au sujet de Segonds, lors d'une conférence de presse.

Nolann Le Garrec (10 sélections), qui vient de quitter le Racing 92 pour La Rochelle, sera quant à lui chargé d'animer le jeu français samedi, comme contre l'Angleterre remaniée lors de la victoire 26-24 à Londres le 21 juin. Il s'agit de sa troisième titularisation.

Pour sa première année à Bayonne, Segonds a été un des éléments clés de la saison historique des Basques, qui ont atteint les demi-finales du Top 14 pour la première fois depuis 42 ans avant de perdre contre Toulouse, futur vainqueur.

Outre Segonds, les avants Giorgi Beria, Tyler Duguid, Alexandre Fischer ainsi que l'ailier Tom Spring connaîtront leur première cape internationale au coup d'envoi (09H05 à Paris). En cours de jeu, les premières lignes Paul Mallez, Regis Montagne ainsi que le deuxième ligne Jacobus Van Tonder devraient aussi devenir officiellement joueurs de l'équipe de France.

- "défi impossible"

La feuille de match reflète la composition du groupe des 42 joueurs français, dont la moitié n'a pas la moindre minute jouée avec le XV de France et seuls cinq comptent plus de 20 apparitions -en premier lieu le capitaine Gaël Fickou et ses 94 matches.

Trouver des joueurs pour les tournées d'été "est un challenge qu'on doit relever depuis six ans", a souligné Fabien Galthié. "J'ai dit à tous les joueurs +le défi semble impossible à réaliser, est-ce que tu en es?+ et tous ceux qui sont là ont dit oui", a-t-il indiqué.

"Quand j'ai pris la mission, je savais que ce serait comme ça (...) je ne me plains pas", a-t-il poursuivi.

L'inexpérience de l'effectif français a fait couler beaucoup d'encre en Nouvelle-Zélande, avec par exemple l'ancien All Blacks Justin Marshall estimant que la France "manquait de respect" aux tournées d'été.

"Je comprends très bien, ce que dit la presse, c'est un état de fait", a répondu le sélectionneur."

"On leur a tous posé la question. Il y en a qui ont préféré rester en France. Et on le comprend bien vu la saison qu'ils viennent de passer", a-t-il également observé. Selon lui, l'envie exprimée par plusieurs d'aller en Nouvelle-Zélande après le Tournoi a été "rattrapée par la réalité" d'une fin de saison éprouvante.

Sur les 23 joueurs inscrits sur la feuille de match samedi, seuls deux, Mickaël Guillard et Hugo Auradou, étaient présents contre l'Irlande lors de la retentissante victoire des Bleus à Dublin 42-27. Et six l'étaient lors du succès (30-29) en novembre 2024 contre ces mêmes Néo-Zélandais au Stade de France (Fickou, Villière, R. Taofifenua, Guillard, Le Garrec, Gailleton).

En face, le sélectionneur, qui entame sa deuxième saison à la tête des All Blacks, a gardé son ossature, avec les trois frères Barrett, Scott en deuxième ligne, Beauden à l'ouverture et Jordie au centre, ainsi que le troisième ligne Ardie Savea et l'arrière Will Jordan. Mais il a incorporé aussi quatre nouveaux joueurs sur la feuille de match, dont deux titulaires.

Par rapport au rugby de l'hémisphère sud "ce n'est pas le même environnement. Ce n'est pas le même écosystème. Nous on a le Top 14 qui est formidable, la coupe d'Europe qui est formidable. Et nous l'équipe nationale, il faut trouver notre chemin là-dedans", a estimé le sélectionneur français.

C.Chevalier--PP