Petit Parisien - Malgré des coups d'éclats, l'athlétisme français peu rassurant à six semaines des Mondiaux

Paris -
Malgré des coups d'éclats, l'athlétisme français peu rassurant à six semaines des Mondiaux
Malgré des coups d'éclats, l'athlétisme français peu rassurant à six semaines des Mondiaux / Photo: ROMAIN PERROCHEAU - AFP

Malgré des coups d'éclats, l'athlétisme français peu rassurant à six semaines des Mondiaux

Hormis sur quelques rares disciplines, l'athlétisme français n'a pas rassuré lors des championnats de France à Talence où plusieurs têtes d'affiche ont essuyé de grosses contre-performances à six semaines des championnats du monde à Tokyo (13-21 septembre).

Taille du texte:

La Fédération française d'athlétisme (FFA) doit annoncer mardi une première sélection pour le rendez-vous japonais mais, alors que l'équipe de France peine à exister au niveau mondial depuis plus de cinq ans, les championnats de France n'ont pas fourni toutes les réponses espérées.

La fin de compétition en apothéose dimanche soir avec un 110 m haies très relevé n'a pas effacé les mauvaises nouvelles qui avaient commencé à tomber dès jeudi soir avec le forfait de dernière minute de l'unique médaillée olympique Cyréna Samba-Mayela. Gênée à un mollet depuis le printemps, la hurdleuse n'a pas couru en compétition depuis septembre dernier et était très attendue à Talence.

"Ce n'est pas idéal", a concédé le directeur de la haute-performance Romain Barras, alors que sur les sept finalistes aux JO l'été dernier, quatre - Samba-Mayela, Clément Ducos (400 m haies), Rénelle Lamote (800 m), Louise Maraval (400 m haies) - n'ont pas participé aux championnats de France en raison de pépins physiques.

Parmi les trois autres, Yann Chaussinand a certes conservé facilement son titre national au marteau, mais Gabriel Tual, 6e des JO sur 800 m, a été largement battu tandis qu'Alice Finot, 5e sur 3.000 m steeple à Paris, a dû batailler pour l'emporter sur le fil à Talence.

Même Agathe Guillemot, championne d'Europe en salle et immense favorite sur 1.500 mètres, s'est fait battre par l'espoir Adèle Gay.

- Les sprinteurs trop loin -

Si Guillemot a expliqué avoir pris volontairement des risques en partant vite, Tual et Finot ont eux évoqué divers problèmes physiques (tendon d'Achille pour Tual, douleur au mollet pour Finot).

"Quand la contre-performance s'associe à une petite gêne physique, là c'est un peu plus inquiétant", a admis Romain Barras, mettant en avant une saison post-olympique toujours difficile à négocier pour les athlètes.

Sur les trois jours de compétition à Talence, un seul athlète (Tom Campagne, 8,27 m à la longueur) a profité des bonnes conditions pour aller chercher les minima. La porte-drapeau aux JO Mélina Robert-Michon n'y est pas parvenue malgré son 24e titre de championne de France au disque, ni Thibaut Collet, battu à la perche par l'infatigable Renaud Lavillenie.

Les championnats de France ont aussi illustré le niveau très moyen du sprint français : vainqueur du 100 m et du 200 m, Ryan Zézé s'est illustré dans des chronos anecdotiques (10.25 et 20.47) qui ne lui auraient pas permis d'entrer en finale des championnats américains, tandis qu'Hélène Parisot, autrice du même doublé, a elle aussi terminé loin des minima.

- Kwaou-Mathey impressionne -

Malgré tout, quelques athlètes ont réussi à briller à Talence et feront figure de potentiels "outsiders" pour un podium mondial à Tokyo : Azeddine Habz a tenu son rang sur 1.500 m, tout comme Hilary Kpatcha à la longueur ou encore Marie-Julie Bonnin à la perche, tandis que Melvin Raffin a surpris au triple-saut en battant son record personnel de plus de 30 centimètres pour égaler la deuxième performance mondiale de la saison (17,52 m).

Mais comme souvent dans l'athlétisme français, la plus grosse satisfaction du week-end est venue du 110 m haies avec une finale très relevée où s'affrontaient l'homme fort du moment Just Kwaou-Mathey, la star de la discipline Sasha Zhoya et le multi-médaillé international Wilhem Belocian.

Kwaou-Mathey, privé de JO l'été dernier après s'être rompu le tendon d'Achille, a été sacré champion de France en devenant le troisième Français de l'histoire sous les 13 secondes (12.99), devant Zhoya quand même auteur d'une bonne course en 13 sec 18.

Les deux hurdleurs, sous les 13 sec 10 cette saison, semblent avoir de quoi jouer aux avant-postes à Tokyo, où ils seront forcément très attendus.

La FFA doit publier une première sélection mardi pour les Mondiaux de Tokyo, qui sera complétée fin août. Les athlètes ont jusqu'au 24 août pour réaliser les minima.

A.Noel--PP