Ligue 1: Warren Zaïre-Emery, l'embellie se confirme
Auteur d'un but et d'une prestation accomplie, le Parisien Warren Zaïre-Emery a marqué un nouveau pallier dans son regain de forme à Lyon dimanche (victoire 3-2), une heureuse nouvelle pour Luis Enrique dans cette période de blessures.
Les blessures d'Ousmane Dembélé, Nuno Mendes et Achraf Hakimi mardi contre le Bayern Munich (défaite 2-1) ont donné de nouveaux maux de tête à l'entraîneur parisien, même si celui-ci assure "aimer les difficultés".
En l'occurrence, Warren Zaïre-Emery va certainement lui ôter une épine dans le pied en cette fin d'année, sur la foi de sa prestation de remplaçant à Hakimi.
Une tâche a priori impossible au vu des performances stratosphériques du Marocain depuis plusieurs années. Et aussi inattendue venant de "WZE", qui avait connu un réel trou d'air la saison dernière après sa révélation comme adolescent, et n'avait pas convaincu dans cette position de latéral, lui le milieu de métier.
Mais dimanche le "titi" issu du centre de formation du PSG s'est efforcé, à 19 ans, d'être aussi complet. Il a bien sûr oeuvré dans son couloir droit, en défense et en attaque. Son but ressemble à certaines réalisations de Hakimi: trouvé en profondeur par Vitinha, Zaïre-Emery lancé à pleine vitesse a semblé prendre rapidement la décision de frapper en force même en angle fermé, en l'absence de solutions au centre, un pari réussi (26e).
Lui qui paraissait si déboussolé par son déclassement la saison dernière a dégagé une sérénité prometteuse, comme lorsque, recevant le ballon en position inconfortable en défense, il a fait parler sa puissance pour tenir en respect son vis-à-vis et adresser une passe en retrait vers Lucas Chevalier (45e).
- Insouciance -
Le natif de Montreuil (Seine-Saint-Denis) a aussi convaincu lorsqu'il a repiqué vers le milieu de terrain, dans la lignée de ses matches de début de saison où il suppléait Joao Neves ou Fabian Ruiz, lorsqu'ils étaient blessés.
Il a aussi permuté avec l'ailier droit Lee Kang-in et même avec le faux 9 Senny Mayulu, selon les consignes habituelles de Luis Enrique pour rendre son équipe imprévisible. Zaïre-Emery a ainsi été présent aux abords de la surface pour recevoir un ballon dangereux, qu'il n'arriva cependant pas à convertir (41).
Avant le match, Luis Enrique a observé que son joueur avait tout simplement regagné "confiance": "Il montre sa qualité. Il est très mûr. C'est un grand plaisir d'avoir un joueur comme lui, il est prêt tout le temps. C'est un vrai leader, pas avec les mots, parce qu'il ne parle pas beaucoup, mais par l'exemple. Il a su garder sa personnalité même dans sa période moins positive".
L'intéressé était même allé jusqu'à revenir chez les Bleuets en septembre après avoir connu l'équipe de France de Didier Deschamps, un choix payant puisque le sélectionneur des Bleus l'a rappelé jeudi.
"J'essaye de retrouver l'insouciance que j'avais lors de la première saison", avait expliqué Warren Zaïre-Emery.
Au PSG, son rôle subi de latéral pourrait finalement lui donner un peu plus d'air qu'au milieu - où sans démériter il aura du mal à se frayer une place au sein du trio Neves-Vitinha-Ruiz. En témoigne le triple changement habituel opéré par Luis Enrique en milieu de seconde période, qui ne l'a pas concerné lui, contrairement à d'habitude. Comme Hakimi, Zaïre-Emery était dimanche soir irremplaçable.
W.Aubert--PP